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Terres d'Espérance : de nouveaux chemins pour porter la joie de l'évangile en rural


La rencontre Terres d’Espérance s’est tenue du 22 au 24 avril 2022 au Foyer de Charité de Châteauneuf de Galaure. 500 personnes dont 15 évêques venus de 75 diocèses s’y sont retrouvés pour partager leur passion de l’évangile, se rencontrer et se mettre ensemble à l’écoute de l’Esprit Saint.


Durant ces deux jours, des ateliers ont été organisés et différents intervenants se sont succédés dans des tables rondes, partageant leurs réflexions et des exemples concrets autour de deux grands thèmes : l’appel à la responsabilité et à la cohérence de vie et l’appel au dialogue et à la fraternité. De même, les participants ont proposé environ 60 ateliers pour faire part de leurs expériences, propositions ou apports. Maryvonne Terrasse, coach Talenthéo, également engagée et missionnée, en couple avec son mari Pierre, dans la conversion pastorale dans le rural, a animé 2 ateliers : un sur les 5 essentiels et leur application dans le rural, l’autre sur les talents et charismes à déployer pour la mission. Maryvonne nous partage quelques éléments de ce beau temps fort, sorte de congrès mission du rural.


Un appel à la responsabilité et à la cohérence de vie


En tant que chrétiens dans le monde rural, chacun est appelé à se recentrer sur l'écologie intégrale sans culpabilisation ni résignation. Nous vivons dans un monde où tout est lié, où chacun a besoin des talents de l’autre. Comment mettre son entreprise ou son exploitation agricole au service du bien commun ? Par exemple, Alexis Nollet, cofondateur de l’écosystème Ultérïa a offert un exemplaire de Laudato Si à tous ses salariés pour qu’ils travaillent ensemble à partir de ce texte.


Mgr Nault cite en comparaison les pèlerins d'Emmaüs. La question “Que faisons-nous de la création ?” vient en écho à “Qu'as-tu fait de ton frère ?” La création et la fraternité sont intimement liées ; nous sommes appelés à entendre la clameur de la terre et des pauvres pour accentuer le lien entre le soin de la terre et le soin des pauvres. L’enjeu n’est pas seulement de sauver la planète mais de sauver la vie humaine.


Notre mission est de prendre soin de l’Homme dans sa dimension physique, psychique et relationnelle, mais également des éléments extérieurs et du vivant en général. Tous les petits gestes envers la création, le vivant ou la personne humaine, sont bons et puissants car ils donnent déjà la joie du partage. Nous sommes aussi invités à questionner la cohérence de vie que nous souhaitons, dans nos relations les uns aux autres et dans nos modes de vie et de consommation, tout cela étant lié. Marianne Durano, essayiste et philosophe française, incite à privilégier un approvisionnement en circuit court plutôt qu’en supermarché pour préserver le travail des producteurs. Elle a posé ces questions fondamentales :

Comment donner à nos enfants le goût d'accueillir la vie ?

Comment leur donner le goût de la sobriété et de la simplicité ?


Un appel au dialogue et à la fraternité


On apprend par la rencontre, ce qui nous pousse à créer des liens d'amitié en développant des relations personnelles avec les gens. Nous sommes proches les uns des autres lorsque nous donnons et recevons. À l’image du Christ, nous sommes invités à apprendre à être et à demeurer en écoute. Comment pouvons-nous favoriser ces échanges ? En réponse à ce besoin fort de créer et de proposer des lieux d'écoute, le père Favart, prêtre de la Mission de France en Auvergne a, par exemple, créé le bar folk et un “tiers lieu” où des personnes en fragilité peuvent venir se reposer, manger et discuter.


La source de toute évangélisation est dans la relation personnelle : ne passons pas à côté des occasions d’amitié !

Partageons notre joie et unissons-nous avec les non-chrétiens pour faire des activités ensemble. La source de toute évangélisation est dans la relation personnelle : ne passons pas à côté des occasions d’amitié ! Comment les chrétiens peuvent-ils être une présence apaisante, souriante et ouverte dans les villages ? Beaucoup d’exemples d’initiatives paroissiales ont été cités :

  • Le lancement d'une chorale mêlant des chants catholiques pour la messe et des chants folks

  • L’organisation d’une fête de la création avec des ateliers : faire son pain, faire son miel, ses confitures, sa permaculture … chaque atelier se déroulant dans un lieu d'Eglise pour créer du lien

  • Une fête du don, comme une kermesse, où tout est gratuit, les gens ayant apporté en amont ce qu'ils avaient à donner


La fraternité doit précéder l'organisation et la gestion, il nous faut vivre d'abord une rencontre. Cette expérience de la fraternité nous renouvelle dans notre compréhension de l'Eucharistie et de l'Eglise. Comment vivre cette fraternité entre chrétiens et nous unir ensemble pour être plus écologiques, plus catholiques, plus résilients et plus fraternels ? Comment habiter nos églises et y prier la parole de Dieu même sans Eucharistie ?

Comment nous faire proches les uns des autres ? Aimer quelqu’un c’est oser lui dire “j’ai besoin de toi !”

Quelques exemples de beaux temps de rencontres et d’évangélisation ont également été donnés :

  • Relancer des rogations, des processions et des bénédictions (que ce soit de saucissons, de relais de chasse ou de fours à pains !)

  • Organiser des célébrations dans les vieilles chapelles, faire vivre le patrimoine en lien avec les mairies

  • Ouvrir régulièrement en grand les portes de nos églises (avec une présence d’accueil)

Il nous faut être créatifs et avoir de l’audace ! Un vendredi Saint, une paroisse a organisé un chemin de Croix sur les terres des paysans avec 120 personnes, sous forme d’une marche de 5 km, en lisant la passion, pour venir aller vers ceux qui ne venaient plus jusqu’à l'église. Les paysans sont venus lorsque l'on passait sur leur terre, l’un d’eux s'est exprimé : "Venir dans ton église je n'y viendrai pas, mais comme tu viens sur nos chemins, je suis là."


Mgr Nault nous invite à nous adapter aux habitudes des personnes en milieu rural et à ce qui les rejoint ou les touche. Il donne l’exemple d’une messe pour les défunts un 2 novembre avec 8 personnes ; quand il a proposé d’aller bénir les tombes juste après, 50 personnes sont arrivées et chacun a pu dire un petit mot sur son défunt.


Beaucoup de nos contemporains se posent la question de Dieu, notre enjeu en tant que chrétiens n’est pas seulement de remplir les églises mais d’être des révélateurs de Dieu et de le laisser faire.

Beaucoup de nos contemporains se posent la question de Dieu. Notre enjeu en tant que chrétiens n’est pas seulement de remplir les églises mais d’être des révélateurs de Dieu et de le laisser faire. Il faut que nous apprenions à prendre le temps de les écouter, de les connaître et bien sûr oser leur témoigner de nos raisons d'espérer, pour former des disciples missionnaires. Par exemple, les jeunes des Wemps et de la mission Isidore témoignent que nos contemporains se posent la question de Dieu. Ils disent avec beaucoup d’enthousiasme qu’ils ne sont pas là pour remplir les églises ou défendre l’Eglise mais pour être révélateurs de Dieu dans les paroisses rurales.


La mission de Talenthéo s’inscrit dans le besoin des paroisses rurales de véhiculer la parole de Dieu dans des fraternités joyeuses et de former des communautés de prière locales vivantes et rayonnantes. Nos propositions de formation telles que le Parcours Talenthéo ou le parcours Vision pastorale à destination des prêtres et de leurs communautés, permettent d'œuvrer à une conversion pastorale intégrale des paroisses en prenant en compte la spécificité de leurs contextes paroissiaux ruraux, périurbains ou urbains.

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